La réponse dilatoire d’un député LFI.

 Une lettre de Pierre Leblanc, adhérent à EPL (Ensemble pour les libertés) à Loïc Prud’homme, député de sa circonscription en Gironde.

Objet : Message d'un citoyen pour motion de censure du gouvernement.

Bonjour Monsieur mon Député

Avec toutes les irrégularités constitutionnelles commises et les passages en force 49.3 de nombreux textes inacceptables, tous commis par le gouvernement actuel, je vous demande solennellement de déclencher la procédure de destitution du président actuel et la motion de censure de ce gouvernement antidémocratique qui nuit à notre pays.

Et ceci s'il vous plaît avec tous les autres partis d'opposition sans distinction, en laissant de côté les différences que vous pouvez avoir avec eux sur quelque autre sujet que ce soit. C'est mon avis et je sais que la majorité des Français le partage.

Je vous en conjure et compte sur vous et votre action dans ce sens, sans aucun frein idéologique quel qu'il soit.

La situation actuelle est bien trop grave et va continuer à se dégrader encore si vous n'y mettez pas fin rapidement tous ensemble. Il est temps de stopper toutes ces dérives qui détruisent la France et son peuple.

Merci. Pierre Leblanc

La réponse de L. Prud’homme.

Bonjour Monsieur,

Le groupe France Insoumise à l'assemblée nationale, dont fait parti (sic) Monsieur Prud'homme, dépose une motion de censure du gouvernement à chaque fois que celui-ci fait usage du 49-3. 9 motions de censure ont donc été déposé (resic), que Monsieur Prud'homme et l'ensemble des députés France insoumise ont toujours voté pour mettre fin à ces pratiques antidémocratiques qui sont utilisées par le gouvernement.

Pour le moment, notre motion de censure n'a jamais été majoritaire malheureusement. Ce sont les élus du parti Les Républicains qui bloquent principalement, car ils refusent à chaque fois de voter la censure, soutenant donc indirectement le gouvernement.

Monsieur Prud'homme et l'ensemble des députés France Insoumise restent mobilisés contre les pratiques anti-démocratiques et le projet de destruction sociale et environnementale mené par ce gouvernement. Ils vont bientôt devoir arrêter de faire usage du 49-3, car, contrairement au vote du budget (reresic) pour lequel ils peuvent l'utiliser autant qu'ils le souhaitent, pour tous les autres projets de loi qui ne relèvent pas du budget, ils peuvent utiliser "seulement" un 49-3 par an. Bientôt, ils devront donc laisser les députés voter et débattre de leur politique.

Bien cordialement, Lucie Hémond Collaboratrice parlementaire de Loïc Prud'homme, député de la Gironde

Mes commentaires sur cette réponse.

(1) Vous noterez d’abord la rédaction bâclée et les fautes d’orthographe.

(2) Sur le fond, rien n’est dit concernant la procédure de destitution qui peut être initiée par 60 députés. L. Prud’homme m’avait dit qu’elle était sans intérêt car elle ne réussirait pas. Peut-être, mais le projet serait mis sur la place publique et discuté, et approuvé par l’opinion publique. Evidemment les députés de cette opposition fictive craignent une dissolution de l’Assemblée Nationale et la perte de leurs postes.

(3) Concernant les motions de censures qui auraient le même effet, L.Prud’homme s’abrite derrière la lâcheté des Républicains. Il m’a dit aussi que son parti refusait de proposer un amendement au projet de budget qui diminuerait la TVA sur l’énergie de 20 à 5,5 %, car il était proposé par le Rassemblement National.

(4) Je cite la fin de la réponse: “Bientôt, ils devront donc laisser les députés voter et débattre de leur politique.” On devrait débattre avant de voter! “Débattre de leur politique”, donc celle des ministres. Il s’agit de “débattre de” et non “s’opposer à”. Les “débats” ne mènent à rien. La complicité de LFI avec le pouvoir en place est patente.

Que faire?

Même si les réponses ne sont pas satisfaisantes, je vous encourage à écrire à “vos” députés en vous inspirant de cette lettre. Si chacun reçoit 30 lettres qui vont dans ce sens, ils se mettront peut-être à agir, pensant à leur hypothétique réélection. Je rappelle que chaque député contribue à la représentation de tous les citoyens, même s’il est élu dans une circonscription particulière. Vous pouvez donc écrire à tous. La réélection des sénateurs ne dépend pas directement des électeurs. Mais il n’est pas mauvais néanmoins de leur écrire. (Monique De Marco m’avait répondu positivement au sujet des obligations vaccinales.)

Sachant que si on pose deux questions dans une lettre, on reçoit au mieux une “réponse” à une seule des deux, il est peut-être mieux d’insister sur la destitution que sur la motion de censure.